Badoc, un RM 1050 en Patagonie
de Puerto Deseado à Puerto Montt
Puerto Deseado
Publié le 07/02/2011
Bon, ça fait plus d’une semaine qu’on est là, en compagnie d’Objectif Lune, en attendant de bonnes prévisions pour descendre vers le sud…
Puerto Deseado est un assez grand port de pêche, dans la Ria Deseado et comme ce n’est pas la saison de la pêche, le port regorge de bateaux en réparation ou en maintenance. Ces bateaux de pêche sont de grands navires réfrigérés qui vont en Antarctique et y restent quelques mois. Le quai n’est évidemment pas conçu pour nos voiliers… et comme la marée a ici une amplitude d’environ 5 m., on se doute que l’amarrage n’est pas vraiment facile.
Puerto Deseado
Puerto Deseado
Puerto Deseado
Dès notre arrivée nous nous mettons à couple d’Objectif Lune, un Sun Magic de 44 pieds, lui-même à couple du remorqueur Yamana. L’équipage de Yamana est très gentil, ils nous ont fait le plein d’eau, nous ont proposé leur douche et mis à disposition toutes sortes d’installations. Mais malheureusement ils doivent faire quelques interventions en mer et du coup nous devons les laisser partir, ça se passe parfois à 5h du matin ! À l’une de ces occasions, nous sommes allés mouiller à une bouée près du rivage. Nous ne savons pas exactement comment, mais par malchance Objectif Lune s’est enlisé dans la boue et Badoc avec toute la puissance de son petit Volvo n’a pas réussi à le dégager. Heureusement, Yamana est très vite arrivé et, par une manœuvre experte, l’a rapidement dégagé. Bien sûr nous n’avons pas voulu retourner à cette bouée !!!
Puerto Deseado
Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Pour la prochaine sortie du Yamana, on nous a suggéré de nous mettre à couple d’un bateau de pêche qui fait de longues réparations et qui ne devrait pas repartir avant plusieurs semaines. Nous avons été assez à l’aise ici, les pêcheurs nous ont même proposé leur machine à laver ! Pour monter à bord de ce bateau qui a un franc-bord d’environ 3 ou 4 m, ils nous ont mis une échelle de corde. Une fois en haut il faut monter au deuxième pont par une échelle en tubes, mais le meilleur c’est que pour arriver au quai, selon que c’est haute mer ou basse mer, la passerelle en bois monte ou descend, s’adaptant admirablement à la situation. C’est une expérience…
Malheureusement, le port n’est pas protégé des vents du sud et du sud-ouest. Aussi quand ils se mettent à souffler, il faut aller mouiller de l’autre côté de l’estuaire. Cela nous est arrivé vendredi alors que nous avions un vent de sud-ouest montant jusqu’à 40 nœuds et comme il y avait vent contre courant, la mer se formait et nous n’avions pas l’impression d’être à 4 milles à l’intérieur d’un estuaire.
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Au delà du port, tout l’intérieur de l’estuaire est une réserve naturelle, on y trouve des manchots de Magellan, des mouettes Cocinera et Australes, la mouette sud-américaine qui est plus petite et a une queue comme celle de l’hirondelle, divers types de cormorans (Gris, Cuello Negro et Biguá), et des canards (Crestón, Vapor), des flamants Austral, des Ostreros Negros, des hérons Bruja, des pétrels géants et des loups de mer. Le paysage est un peu plus doux qu’à Cabo Dos Bahías, dans les ravins il y a des bâtiments avec beaucoup d’arbres et de végétation.
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
À environ 11 milles se trouve l’île aux pingouins, qui fait également partie de la réserve naturelle. C’est l’un des rares endroits où on trouve des pingouins Penacho Amarillo, ils sont très amusants, nous les appelons les « pingouins punkie ».
La ville est assez grande, 12 000 habitants, on y trouve à peu près tout, mais beaucoup plus cher, et c’est vrai que nous sommes déjà à plus de 2000 km de Buenos Aires, autrement dit, nous sommes passés de 35° à 45° de latitude Sud.
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Île aux pingouins – Puerto Deseado
Le dernier fichier ugrib reçu nous annonce enfin 4 ou 5 jours de calmes et nous avons déjà pris une décision : demain nous partons pour le détroit de Le Maire puis vers Ushuaia.
Ushuaia
Publié le 23/02/2011
Après tant de doutes et d’incertitudes, nous avons quitté Puerto Deseado, les prévisions n’étaient pas du tout fausses et nous avons vraiment eu une traversée très calme, nous avons fait tellement de moteure que nous avons vidé un réservoir. Les dauphins et les thonines, ainsi que de nombreux albatros nous ont tenu compagnie. Plusieurs fois par jour nous avons parlé à la radio avec Objectif Lune pour partager nos stratégies et nous avons aussi rencontré plus d’une fois les fameux kelps, ces très longues algues qui s’accrochent aux quilles et nous ralentissent de plus d’un nœud. À quelques milles de la Isla de Los Estados le vent du Sud de 35 nœuds est arrivé comme prévu, cela faisait longtemps que nous n’avions pas été aussi rapides !
Punto Deseado juste avant de partir
Albatros arrivant à l’île des États
L’île des États en vue
À l’île des États, nous nous sommes réfugiés à Puerto Parry, en demandant l’autorisation de nous amarrer à la bouée de l’Apostadero Naval. Non seulement ils nous ont accordé la permission, mais ils ont aussi été très gentils. Ils nous ont laissé utiliser leur douche, leur machine à laver et nous ont même invités à un asado (barbecue) ! Nous avons passé de nombreuses heures avec eux à discuter et à boire du maté. Cynthia, Irene, Daniel et Armando y avaient débarqué avec leurs provisions pour 45 jours, la durée de leur séjour jusqu’à leur retour. Ils n’ont aucun contact avec le monde extérieur, sauf par la radio une fois par jour et les quelques voiliers qui, comme nous, vont s’y réfugier.
Île des États – dans le cantonnement
Puerto Parry
Île des États – excursion au lac
Nous avons aussi fait quelques randonnées, d’abord au Chorrillo, la cascade qui alimente le cantonnement.
Pour y arriver il y a un petit chemin fait de planches posées sur des racines et des pierres, et avec l’humidité c’est très glissant.
Un autre jour, nous sommes allés au lac au sommet de la montagne. Cette fois, il n’y a pas de chemin et il faut faire attention à ne pas mettre le pied dans l’eau, car il y a partout des ruisseaux recouverts de végétation, mais l’effort en vaut la peine. Lorsque vous arrivez au sommet et que vous regardez le lac, vous avez l’impression d’être dans les Pyrénées, mais de l’autre côté, 500 mètres plus bas, vous pouvez voir la mer !
Île des États – excursion au lac
Île des États – excursion au lac
Île des États – excursion au lac
Nous avons laissé nos signatures dans le livre d’or et nous avons vu que l’équipage d’Alba II l’avait aussi signé il y a quelques décennies !
Après une semaine à Puerto Parry, nous avons finalement décidé de passer le détroit Le Maire, mais les conditions n’étaient pas les meilleures et la météo semblait se dégrader. Le temps ici est très instable et les prévisions sont difficiles. Il paraissait pourtant y avoir une fenêtre et le lendemain, quand nous avons téléchargé le nouveau fichier grib, elle avait disparu, et alors qu’il semblait que ce n’était pas possible, en fait c’était tout bon et nous avions raté l’occasion !
Nous commencions à être un peu désespérés et le dimanche, quand nous avons vu qu’il n’y aurait pas de vent, nous sommes sortis des banettes et avons laissé de côté le calcul des marées et des courants. Il faut dire que Le Maire n’avait pas l’air de plaisanter, car il n’y avait pas de vent, mais les vagues faisaient 2 m. de haut. Nous ne voulons pas savoir ce que cela doit être avec un vent puissant !
Île des États – excursion au lac
Baie Cambacérès
Kelps sur la quille
Dans la soirée, nous avons jeté l’ancre à Bahía Aguirre sans aucun problème, car c’est une très grande baie et l’entrée ne présente aucune difficulté. Le matin, nous avons été réveillés par les pétrels géants qui venaient se reposer à côté de nous.
Nous entrons enfin dans le canal de Beagle !!! Des dauphins très facétieux nous font rire, ils sautent hors de l’eau comme des fusées et retombent dans l’eau en tournoyant, ils pourraient aller travailler au cirque !!!
Arrivée à Ushuaia
Canal de Beagle
Île des États – mouillage
L’escale suivante était Bahía Cambaceres. On y entre par un petit passage étroit en zig-zag qui ressemble au lit d’une rivière et à l’intérieur il y a une petite vallée avec des arbres, c’est très calme.
Encore quelques heures de navigation et nous passons devant Puerto Williams et le Frontón Gable, nous apercevons les bateaux et enfin nous arrivons à Ushuaia, la ville avec en arrière-plan les montagnes enneigées de la Cordillère Darwin, une partie du programme est acomplie !
De Puerto Parry à Puerto Espanyol
De Puerto Espanyol à la baie de Cambacere
Ushuaia
Ushuaia
Publié le 04/03/2011
Ushuaia, le bout du monde, la ville la plus méridionale d’Argentine, les pistes de ski les plus méridionales du monde, le terrain de golf le plus méridional…, et une rue touristique pleine de boutiques, qui vous fait croire que vous êtes en Andorre, car ici aussi, elles sont hors taxes. Au port de commerce, il y a toujours quelques commerçants, C’est là qu’embarquent plus de 90% des voyageurs qui se rendent en Antarctique. Et ces commerçants ne manquent pas l’occasion de se faire de la publicité.
Ushuaia
Ushuaia
Cerro Martia – Couleurs de l’après-midi
Mais à juste titre, car c’est une ville unique, c’est là où trouver en même temps des glaciers, des forêts et la mer, c’est impressionnant.
Nous avons escaladé le « Cerro Martial », en profitant de l’installation du téléphérique, les vues sur le canal et la ville sont extraordinaires et on peut poursuivre jusqu’au glacier Martial.
Vue de l’aéroport
Ushuaia
Cerro Martial
Nous sommes allés au Parc national de la Terre de Feu avec un guide de luxe, Jordi Rabassa, un Argentin dont le père a immigré il y a 100 ans et qui parle encore le catalan, un géologue chercheur senior au centre de recherche Cadic-Conicet et une connaissance de Pere et Carles. Nous avons admiré de magnifiques paysages de lacs et de forêts et nous avons beaucoup appris sur la nature de cette terre unique et sur la façon dont elle s’est formée.
Nous sommes attristés par le fait que les anciens habitants de la Tierra de Fuego, les Yamanis, nomades de la mer, capables de survivre dans un environnement naturel aux conditions climatiques extrêmement dures, ont été exterminés en moins de 200 ans par la prétendue civilisation.
Cerro Martial
Phare du bout du monde – Ushuaia
Ushuaia
Pierre nous a déjà quitté pour rejoindre son cher Champ Fleury qui l’attend à Paraty pour entamer son retour en France, nous lui souhaitons bon vent !
Et nous disons ici au revoir à l’Argentine. Pour faire l’entrée officielle au Chili, nous devons descendre à Puerto Williams, puis repasser par ici sur la route des glaciers, ce sont les problèmes de frontières.
Parc national de la Terre de Feu
Parc national de la Terre de Feu
Parc national de la Terre de Feu – Baie de Lapataia
Parc national de la Terre de Feu – Laguna Negra
Cerro Martial
Cerro Martial
Puerto Williams
Publié le 07/03/2011
Puerto Williams se trouve sur l’île Navarino, dans le canal de Beagle, du côté sud et appartient au Chili. Nous sommes amarrés dans un coin de la baie, à couple en troisième position auprès de l’épave du Micalvi qui, après avoir été retiré du service, sert de ponton pour les voiliers de passage. Cette base navale est une petite ville d’environ 2500 habitants, oui c’est le bout du monde ! Mais comme le monde est petit ! Pendant que nous remplissons les réservoirs avec 500 litres de gazole pour arriver à Puerto Eden sans problème, nous entendons quelqu’un nous demander en catalan, « d’où venez-vous ? », c’est Guillermo Altadill, aucune introduction nécessaire, à quel point le monde est petit !
D’Ushuaïa à Puerto Williams
D’Ushuaïa à Puerto Williams
D’Ushuaïa à Puerto Williams
Aujourd’hui, après avoir préparé la navigation avec le personnel de la préfecture, nous irons dîner avec l’équipage d’Objectif Lune à Cala Pati, recommandé par Mariolina et Giorgio del Saudade et demain nous partirons vers l’est à travers les canaux et les glaciers, nous sommes déjà impatients !!!
Micalvi, Puerto Williams
Micalvi, Puerto Williams
Puerto Williams
Estero Coloane – 55º05’S, 69º48’O
Publié le 17/03/2011
Nous manquons de mots pour décrire les paysages et les endroits incroyables que nous parcourons ces jours-ci et malheureusement nous ne pourrons pas télécharger d’images avant d’arriver à Puerto Eden, ce sera dans quelques semaines, mais au moins nous voulons essayer de transmettre nos émotions. Chaque jour, nous sommes plus heureux d’avoir pris la décision qui nous a amenés sur ces terres. Autant on savait qu’elles sont magiques quand on a vu des reportage à la télévision, autant on n’imaginait pas leur grandeur, leur immensité, à quel point elles sont sauvages, et en même temps l’intimité qu’on peut trouver dans mille recoins, la diversité, la vie que nous découvrons à chaque endroit où nous passons.
08.03.11 Caleta Victor Jara al vespre
08/03/11 Caleta Victor Jara le soir
09.03.11 Sortint de Pto. Navarino Cord. Darwin al fons
09/03/11 Sortie de Puerto Navarino, cordillère Darwin en arrière-plan
10.03.11 Brazo Noroeste des de Caleta Olla
10/03/11 Bras nord-ouest de Caleta Olla
De Puerto Williams nous sommes allés à l’anse Victor Jara (54º54’80 S, 68º12’95), un endroit très abrité à l’est de l’île Navarino, fermé par de petites îles et un éperon rocheux. C’est un très bel endroit qui rend hommage à l’auteur-compositeur-interprète chilien qui a été abattu à l’époque de Pinochet. Nous avons fait une courte randonnée vers un lac en suivant le sentier des vaches. Le mouillage suivant était Caleta Olla (54º56′ 45S 69º 09’35 W ). Nous y avons ressenti la crainte du tsunami de Fukushima, qui heureusement n’a pas duré longtemps, car ici la marée n’a pas présenté la moindre variation. Avec l’annexe, nous sommes allés à l’extrémité est de la crique, avec l’intention d’approcher du glacier Holanda, nous avons fait une bonne promenade et cela en valait la peine. Du haut de la colline en face, on pouvait voir le glacier tomber dans un lac et l’eau coulait ensuite à travers ruisseaux et marais jusqu’à l’anse, le lac était plein de gros morceaux de glace de différentes nuances de bleu selon l’orientation de la lumière, spectaculaire !
10.03.11 Caleta Olla
10/03/11 Caleta Olla
10.03.11 Ventisquero Holanda
10/03/11 Ventisquero Holanda
13.03.11 Badoc E arm Seno Pia
13/03/11 Badoc entre dans le Seno Pia
Quand nous partons pour l’étape suivante, nous entendons à la radio Objectif Lune passer le contrôle Yamana, ils nous rattrapent ! On leur parle et on se retrouve à Seno Pia.
À l’entrée de Seno Pia nous trouvons des morceaux de glace, nous avançons très prudemment, ils nous témoignent beaucoup de respect. Il y en a de plus en plus mais on arrive à atteindre le premier glacier, plus haut ça devient très dangereux et on laisse courir, même si Lila et Tom s’amusent bien en essayant de pêcher un morceau de glace. Nous mouillons dans l’anse de Beaulieu (54º47’85S, 69º37’65W) et dînons sur Objectif Lune. C’était un dîner d’adieu, car Nicole et Hugues ont décidé d’avancer alors qu’avec Badoc nous voulons continuer à naviguer dans cette zone, et nous nous retrouverons donc à Puerto Montt.
13.03.11 Badoc a Seno Pia
13/03/11 Badoc à Seno Pia
13.03.11 Cormoran a Seno Pia
13/03/11 Cormoran à Seno Pia
14.03.11 Brazo Noroeste
14/03/11 Bras Nord-Ouest
Le mouillage suivant n’est pas loin, à Bahía Tres Brazos. Lorsque nous entrons dans la baie, des dauphins australs nous indiquent le chemin du mouillage, nous nous dirigeons vers Caleta Cinco Estrellas (54º56’70S, 69º46’10W). L’endroit est très caché. Nous le trouvons, car nous sommes vraiment certains que c’est là, mais il est vraiment difficile à repérer. Il faut dire qu’ici ni les cartes électroniques ni celles en papier ne sont exactes et si on suit aveuglément le GPS on passe toujours sur la terre !! Le mouillage est très calme, si petit qu’on ne peut même pas jeter l’ancre et qu’il faut s’amarrer seulement à l’arrière et à l’avant. Alors que nous faisons une pause promenade dans ce cadre bucolique, nous voyons qu’un voilier français vient d’arriver pour troubler notre tranquillité… Surprise, c’est Françoise et Jacques sur Arpatas !! Nous ne nous étions pas revus depuis Buenos-Aires et nous pensions qu’ils étaient déjà beaucoup plus remontés vers le nord. Mais non, il y a un mois qu’ils tournent dans le secteur des bras nord et sud-est de l’île Gordon et ils n’ont pas l’intention d’arriver à Puerto Montt avant juillet. Il est clair qu’ils nous ont devancés. Pour le dîner, nous partageons notre jambon Serra et leur confit de canard avec un bon vin chilien dans leur magnifique bateau que Jacques a lui-même construit, tandis que nous parlons de nos dernières expériences.
14.03.11 Caleta 5 estrellas
14/03/11 Caleta 5 estrellas
14.03.11 E arm Seno Pia des de Caleta Beaulieu
14/03/11 Bras Seno Pia depuis la Caleta Beaulieu
14.03.11 LLigant amarres a Caleta Beaulieu
14/03/11 Mise en place des amarres à Caleta Beaulieu
Et c’est donc déjà le dernier épisode de cette chronique, Estéro Coloane !!! Incroyable !!! Une immense baie entourée de murailles qui s’élèvent presque à la verticale avec des sommets atteignant 1000 m. Un îlot fermant l’entrée et une presqu’île boisée pas très haute, qui permet de mouiller bien à l’abri. Depuis le mouillage on voit des dizaines de cascades, des ruisseaux et trois immenses glaciers !!!!!
Nous marchons jusqu’au glacier le plus proche, c’est fabuleux !!! Nous sommes stupéfaits par l’énorme masse de glace qui nous semblerait statique si elle ne nous avertissait par des bruits menaçants. On se sent petit, petit !!! Qu’elle est belle la nature !!! C’est dommage que parfois, comme actuellement au Japon, elle se rebelle contre nous… elle nous fait passer de mauvais moments…
15.03.11 Martin Pescador a Estero Coloane 042
15/03/11 Martin pêcheur à Estero Coloane
16.03.11 Caminant cap a la glacera al Estero Coloane
16/03/11 Marche vers le glacier à Estero Coloane
16.03.11 Centolles i Gramona al Estero Coloane
16/03/11 Araignée de mer et bouteille de Gramona à Estero Coloane
16.03.11 Glas d aprop al Estero Coloane
16/03/11 Glacier près d’Estero Coloane
17.03.11 Badoc al Estero Coloane
17/03/11 Badoc à Estero Coloane
17.03.11 Salt d aigua al Estero Coloane
17/03/11 Cascade à Estero Coloane
Caletón Silva (54º57’S, 70º46’O), Isla Londonderry
Publié le 27/03/2011
Après la navigation dans le Seno Ventisquero (54º42’00S, 70º14’85W), un passage impressionnant d’environ 14 milles, au milieu de montagnes et de falaises, nous effectuons un virage et atteignons enfin le glacier qui se jette directement dans le fjord. Il nous offre tout à coup une image spectaculaire faite de glace avec des couleurs et des formes qui changent en fonction de la lumière et de l’angle de vue. Au retour, nous partons vers l’ouest, objectif Caletón Silva où nous sommes maintenant depuis six jours, en attendant des vents favorables pour continuer vers l’ouest. C’est un endroit agréable mais pas aussi spectaculaire que ceux rencontrés auparavant. On peut y faire des randonnées un peu fatigantes dans la montagne, admirer les nombreux lacs cachés derrière les collines et les magnifiques panoramas sur le canal Ballenero et le canal O’Brien avec en arrière-plan les sommets enneigés de la cordillère de Darwin. De toute façon, le temps n’est pas très clément, en plus du vent, il fait assez froid et il pleut en permanence.
18.03.11 Brazo Sudoeste
18/03/11 Bras sud-ouest
21.03.11 Seno Ventisquero 027
21/03/11 Seno Ventisquero
21.03.11 Seno Ventisquero 062
21/03/11 Seno Ventisquero
21.03.11 Seno Ventisquero 083
21/03/11 Seno Ventisquero
21.03.11 Seno Ventisquero 099
21/03/11 Seno Ventisquero
21.03.11 Seno Ventisquero 108
21/03/11 Seno Ventisquero
Comme nous n’avons plus beaucoup de choses intéressantes à raconter, nous en profitons pour vous présenter également nos petites misères. N’allez pas croire que la vie du navigateur est toujours un chemin de roses. La semaine dernière nous avons aussi subi quelques mésaventures, d’une entrée d’eau de mer que nous n’avons pas pu localiser, à une amarre prise dans l’hélice du moteur, en passant par une panne du guindeau de l’ancre. Tout cela n’aurait pas d’importance si les rafales de vent ne montaient pas à 35-40 nœuds et que l’eau n’était pas à 9°C et infestée de kelps (algues très longues avec d’énormes feuilles qui collent partout).
L’entrée d’eau se produisait toujours après une traversée et jamais au mouillage. À plusieurs reprises, lorsque nous voulions rincer nos fruits, légumes, bocaux et outils, ils étaient tout détrempés ! Nous avons écarté l’hypothèse d’un problème sur le circuit de refroidissement du moteur et aussi sur le purificateur d’eau. Nous étions inquiets en pensant que cela pouvait provenir de la fixation des quilles !! En fait il s’agissait d’une bride trop lâche sur le tuyau de sortie de la pompe du dessalinisateur ! Nous ne l’avions pas vu car les gouttes s’infiltraient par la fente d’un couvercle situé juste en dessous sans laisser aucune trace !!
L’histoire du guindeau nous a plus inquiétés. En arrivant à Caleta Emilita, quand on a voulu mouiller l’ancre, le bouton de descente ne fonctionnait pas, contrairement au bouton de remontée. Donc quand on l’active ça reste bloqué. Après avoir longtemps tenté de le déverrouiller, nous décidons de mouiller l’ancre de rechange à portée de main (celle qui provenait du Trastito). Nous terminons la manœuvre avec les bouts d’amarrage habituels à terre. Quand nous commençons à travailler sur le guindeau, nous enlevons d’abord la chaîne du guindeau, mais pendant ce temps le vent forcit, et soudain nous nous rendons compte que l’ancre du Trastito dérape et que nous dérivons vers les rochers ! Réaction immédiate, on démarre le moteur et un des bouts d’amarrage se prend dans l’hélice, le moteur s’arrête !! Viennent alors des moments d’angoisse ! Réaction très rapide, nous jetons la première ancre, celle-ci semble bien accrocher et rapidement nous passons une amarre à terre par la proue pour nous éloigner des cailloux. Enfin, en tirant par-ci par-là on arrive à placer Badoc au milieu de l’anse, bien amarré et sans danger alentour. Nous décidons de faire une pause déjeuner et de voir comment nous allons gérer les tâches et les doutes qui se présentent à nous…, au final tout se termine assez bien, mais…
25.03.11 Isla Londonderry
25/03/11 Île Londonderry
27.03.11 Freydis i Badoc al Caleton Silva
27/03/11 Freydis et Badoc à Caleton Silva
21.03.11 Seno Ventisquero 117
21/03/11 Seño Ventisquero
Le guindeau avait l’air en mauvais état, il nous semblait qu’un des bobinages du moteur avait grillé, car les deux relais fonctionnaient…
Pour retirer le bout de l’hélice nous avons étudié la possibilité d’échouer Badoc, nous avons pris des mesures de la plage de galets située au débouché de la rivière, mais l’espace était réduit, l’amplitude de marée insuffisante, et le risque élevé, car le fond présente une marche qui fait facilement environ 4 ou 5 mètres. La seule solution était donc de travailler dans l’eau !! Nous avons installé un système de poulies utilisant les bossoirs pour dégager l’amarre de l’hélice, mais il a quand même fallu quatre plongées en trois jours au cours desquelles le capitaine n’a miraculeusement pas souffert d’hypothermie. À la sortie de l’eau, allumage du poêle et douche chaude !
Et comme les ennuis ou les bons moments ne durent jamais cent ans, le guindeau a fini par fonctionner. Le relais était en état de marche mais en fait un contact était un peu rouillé et une fois nettoyé il établissait bien le contact avec le moteur !!
19.03.11 Treient el cap de l helice a Caleta Emilita
19/03/11 Démêlage du bout dans l’hélice à Caleta Emilita
24.03.11 Cor. Darwin des de Caleton Silva 001
24/03/11 Cordillère Darwin depuis Caleton Silva
25.03.11 Canal Ballenero des de Puerto Engano
25/03/11 Canal des Baleines depuis Puerto Engano
On se remémore maintenant des journées passées sur l’île des États, on ouvrait chaque jour les nouveaux gribs avec espoir et on les examinait avec déception, ça avait duré huit jours, on en est déjà à six, on espère ne pas battre un nouveau record !!
Anse Notch
Publié le 03/04/2011
Nous étions tellement désespérés à Caletón Silva que, lorsque nous avons détecté quelques heures de calme dans les gribs, même s’il faisait nuit et que nous ne sommes pas du tout noctambules, ça ne nous a pas découragés et nous nous sommes préparés à partir en milieu de nuit. Nous avons détaché les amarres des arbres et avons attendu dans la cale jusqu’à ce qu’il soit l’heure de partir. Nous avons bien navigué tantôt au moteur et tantôt à la voile, mais quand nous avons atteint le chenal de Brecknock le vent soufflait très fort et dans le nez, aussi avons-nous dû faire demi-tour, cette fois à Caleta Yahgan (54º38S, 71º49W). Freydis et Uhambo nous y attendaient, nous les avions déjà rencontrés à Caletón Silva. Nous nous sommes régalés avec eux.
30.03.11 Sortida infructuosa de Caleta Yahgan
30/03/11 Départ infructueux de Caleta Yahgan
30.03.11 Uhambo enfilant Caleta Brecknock
30/03/11 Uhambo enfilant la Caleta Brecknock
31.03.11 Caleta Brecknock
31/03/11 Anse Brecknock
Le lendemain ils voulaient faire une grande étape d’environ 35 milles et d’après les prévisions il fallait partir tôt pour profiter de vents favorables. Nous leur barrions la route et avons finalement décidé de sortir du mouillage avec eux. Nous sommes partis à 6h du matin, nuit noire, il faisait si noir qu’on ne voyait absolument rien. L’entrée est étroite et pleine de varech, ce qui signifie aussi des fonds rocheux, et comme nous ne pouvions pas les voir, nous étions assez inquiets. Finalement, en avançant lentement et en utilisant le radar, nous avons réussi à nous en sortir sans problème, mais nous nous sommes promis de ne jamais recommencer ! Au bout d’un moment, nous ne pouvions pas savoir si les deux autres bateaux nous suivaient, et comme ils ne répondaient pas non plus à la radio, nous sommes retournés en arrière pour voir ce qui se passait. Tous les deux s’étaient coincés dans les cailloux ! Tout s’est bien terminé mais ils ont eu une bonne frayeur.
Nous sommes enfin arrivés à Caleta Brecknock (54º32’S, 71º54’W), c’est l’un des endroits les plus étonnants de cette zone, une petite crique entourée de murs de pierre presque verticaux. Il y a une cascade et on peut marcher jusqu’à un lac en seulement 10 minutes. Par un petit chenal, qui n’est plus accessible en annexe, on peut rejoindre un autre lac. Malheureusement c’était une journée grise et pluvieuse avec des rafales de vent qui font monter le niveau de l’eau, et nous n’avons rien vu de tout cela. En effet nous quittions le mouillage le lendemain car il y avait une météo exceptionnelle, un vent de sud-ouest idéal pour passer le Canal Cockburn. Nous ne voulions plus vivre d’expériences comme celle de Caletón Silva.
31.03.11 Badoc al Canal Cockburn 01
31/03/11 Badoc sur le canal Cockburn
31.03.11 Badoc al Canal Cockburn 02
31/03/11 Badoc sur le canal Cockburn
31.03.11 Badoc al Canal Cockburn 03
31/03/11 Badoc sur le canal Cockburn
Alors que nous contemplons la crique, un grêlon nous tombe dessus et ce ne sera pas le dernier. Et cela nous fait méditer : ce voyage est extraordinaire, les paysages sont incroyables, bouleversants et les sensations éprouvées sont inédites et difficiles à décrire. On se rend compte que cette nature merveilleuse nous donne beaucoup mais aussi nous oblige. Bon, on ne fait plus avancer Badoc comme on le voudrait et on est anxieux car il faut continuer notre route, il nous reste beaucoup de milles jusqu’à Puerto Montt, les ressources sont limitées, épicerie, gazole, essence…, et le temps est rude, froid, pluie et vent de face… Mais ce n’est que de l’introspection, on ne se décourage pas !!!
Les prévisions météo étaient correctes, cela nous est confirmé par le ferry Bahia Azul qui fait le trajet de Punta Arenas à Puerto Williams. Lorsque nous le croisons dans le Canal Occasión, il nous annonce : « Vent de sud-ouest 25 à 35 nœuds et vagues de 3 a 4 mètres », c’est un peu confus mais nous continuons et effectuons une bonne navigation, sous trois ris et trinquette. Nous traversons le canal Cockburn jusqu’à arriver à Caleta Cluedo au milieu d’une averse de grêle qui rend le pont de Badoc tout blanc !
Nous avons quitté Caleta Cluedo à l’heure calculée pour nous permettre de passer le chenal d’Acwalisman à marée haute, l’idéal pour ne pas avoir tout le courant de face, car il peut dépasser huit nœuds. Ça s’est bien passé pour nous, il n’a pas beaucoup plu et les trois bateaux sont arrivés à Caleta Murray. Sur Freydis, nous avons de nouveau suivi la tradition norvégienne pour fêter la chance qui nous accompagne maintenant depuis quelques jours. Une fois arrivés au port, bien amarrés et tout en ordre, un toast est porté, généralement avec des « snaps », pour fêter la bonne fin de la navigation. Nous étions heureux d’avoir presque atteint le détroit de Magellan.
31.03.11 Canal Cockburn
31/03/11 Canal Cockburn
31.03.11 Freydis al Canal Cockburn
31/03/11 Freydis sur le canal Cockburn
31.03.11 Uhambo sortint de Caleta Brecknock
31/03/11 Uhambo sort de la Caleta Brecknock
Le lendemain commencera la difficile étape de la traversée du détroit de Magellan. Les navires qui nous précèdent ne nous donnent pas de prévisions très favorables. Vents et courants contraires, brouillard, pluie, beaucoup de difficultés nous attendent. La dernière information que nous avons de Objectif Lune : il leur a fallu 14 jours pour passer le détroit de Magellan, du chenal Acwalisman au chenal Smyth (106 milles), on nous conseille d’être patients.
Les prévisions météo que nous avions pour les jours suivants n’étaient pas mauvaises et il fallait en profiter, aussi dès le lendemain, les trois bateaux ont levé l’ancre au lever du jour.
31.03.11 Vaixell pesca al Cockburn al fons Serr. Darwin
31/03/11 Bateau en pêche dans le Cockburn, au fond la Sierra Darwin
02.04.11 Balenes al Magallanes
02/04/11 Baleines dans le détroit de Magellan
01.04.11 Freydis, Uhambo cap a l Acwalisman
01/04/11 Freydis, Uhambo vers l’Acwalisman
En entrant dans le détroit de Magellan depuis l’Acwalisman, nous avons aperçu une énorme baleine, c’est une zone favorable mais c’était la seule…, peut-être qu’il y en avait d’autres, mais avec le brouillard et la pluie ce n’est pas facile de les repérer. Nous avons passé la nuit à Bahía Mussel (53º36’71S, 72º18’12W) sur Isla Carlos III, qui est le seul parc marin chilien, créé pour protéger les baleines à bosse, nous ne les avons pas vues non plus…
Aujourd’hui nous sommes encore partis tôt pour continuer à avancer, nous sommes arrivés à Caleta Notch (53º22’60S, 72º48’30W). Nous sommes contents, nous avons déjà parcouru plus de la moitié du détroit !
Caleta Dardé (des sœurs Jacqueline et Christiane du Maris Stella)
Publié le 07/04/2011
Nous avons maintenant passé le détroit de Magellan, c’est une des grosses difficultés du parcours.
Nous sommes heureux, nous avons eu de la chance avec les vents et nous avons traversé le détroit en 5 jours, en fin de parcours nous avons rencontré Objectif Lune et ils nous avaient déjà mis 18 jours ! Depuis, nous naviguons ensemble et aussi avec Freydis.
09.04.11 Es fa de dia a Caleta Darde 002
09/04/11 Lever du jour à Caleta Darde
07.04.11 Sortint de Caleta Teokita
07/04/11Départ de Caleta Teokita
06.04.11 Pescadors a Caleta Teokita
06/04/11 Pêcheurs à Caleta Teokita
07.04.11 Amarrats a Caleta Darde
07/04/11 Mouillage à Caleta Darde
La première escale après le détroit de Magellan fut l’anse de Teokita, nous fûmes accueillis par quelques pêcheurs et avons réussi à faire un bon troc « trueque », une énorme quantité de poisson pour les trois bateaux en échange d’une bouteille de vin et de la charge d’un téléphone portable. Grande fête : passer le détroit de Magellan avec du poisson frais pour le dîner !
Nous sommes maintenant entrés dans la zone des canaux et la navigation est plus facile, jusqu’à ce que nous atteignions le Golfe de Penas…
Puerto Edén
Publié le 14/04/2011
Puerto Edén : gazole, essence, nourriture, internet… pendant quelques jours nous baignons dans la civilisation !
Nous en avons profité pour insérer quelques photos dans les derniers envois de nouvelles, ce que certains d’entre vous avaient déjà demandé, mais nous n’avions pas les moyens de le faire.
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14/04/11 Arrivée à Puerto Edén
14.04.11 Arribant a Pto Eden
14/04/11 Arrivée à Puerto Edén
12.04.11 Ventisquero vist des de Caleta Amalia
12/04/11 Ventisquero vu de Caleta Amalia
Puerto Edén est un petit village de pêcheurs moins fréquenté à cause de la marée rouge, calme et agréable et où les nouveaux arrivants sont accueillis très chaleureusement.
C’est une escale presque obligatoire pour les navires venant du sud qui doivent faire le plein de gazole, car une grande partie des 800 milles depuis Puerto Williams se fait au moteur puisque les vents dominants sont de face.
Les rues sont en fait des passerelles en bois qui relient les maisons entre elles. Il n’y a pas de voitures et le ravitaillement arrive par le ferry qui relie Puerto Montt à Puerto Natales une fois par semaine. On ne sait pas pourquoi le ferry n’est pas passé cette semaine et le prochain passage n’aura pas lieu avant début mai. Nos attentes en matière d’achat de fruits et légumes frais ont été déçues…
12.04.11 Ventisquero Amalia a l endema
12/04/11 Ventisquero Amalia
12.04.11 Reflexos en el Estero Amalia
12/04/11 Reflets dans l’Estero Amalia
12.04.11 Intentant sortir del Estero Amalia
12/04/11 Tentative de sortie d’Estero Amalia
Nous avons beaucoup progressé la semaine dernière, nous avons eu du beau temps, ainsi que des vents favorables. Profitant du beau temps, nous quittons nos compagnons de voyage, en ce moment Objectif Lune et Ocean Respect, et faisons un détour par Estero Peel où se trouvent plusieurs glaciers. Nous sommes arrivés dans l’après-midi à Estero Amalia qui est à environ 9 milles d’un glacier impressionnant, nous avons passé la nuit à Caleta Amalia à contempler le glacier encore à une distance d’environ 4 miles, avec l’intention de le voir de près le lendemain. Le matin, alors que nous quittions notre abri de la nuit, très bien reposés après plusieurs jours de mouillages difficiles, le chenal était entièrement recouvert de morceaux de glace de toutes tailles. Non seulement nous ne pouvions pas nous approcher du glacier comme nous l’aurions souhaité mais nous avons eu du mal à traverser la glace et rejoindre le chenal principal. Nous avons mis plus de 3 heures pour parcourir à peine 3 milles !!
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11/04/11 Growler à Estero Amalia
11.04.11 Ventisquero Amalia
11/04/11 Ventisquero Amalia
11.04.11 Ventisquero Amalia
11/04/11 Ventisquero Amalia
Puerto Edén
Publié le 18/04/2011
Nous avons passé trois jours dans cette ville accueillante, en plus de ses 140 habitants, nous avons eu la chance extraordinaire de croiser onze voiliers et nous en avons profité pour déjeuner ensemble. Les gens ici sont ravis, nous sommes une attraction qui les sort de leur routine. Ils nous disent que le nombre maximum de voiliers au même moment dont ils se souviennent est de cinq et généralement il n’y en a pas plus de deux.
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15/04/11 Puerto Edén
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16/04/11 Puerto Edén
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16/04/11 Puerto Edén
Aujourd’hui, nous prévoyons de partir à midi, pour être à marée haute à Angostura Inglesa, et de mettre le cap sur le Golfe de Penas, en espérant que le temps sera favorable pour le traverser et que nous n’aurons pas à attendre longtemps.
Finalement nous partirons sans acheter de fruits et légumes frais car je ne sais pas quand arrivera le ferry, mais ici les gens ne se font pas de souci, ils sont déjà habitués et ils se débrouillent avec ce qu’ils ont, sans chercher plus loin. Hector, responsable de la CONAF, nous a fait des cholgas, d’énormes moules de 15 cm, farcies au chorizo et au fromage, délicieuses. Nous étions un peu hésitants à cause de la marée rouge, mais ils nous ont expliqué comment les pêcheurs font pour s’assurer qu’elles ne sont pas contaminées et convaincus par la méthode nous n’avons pas hésité…
ujourd’hui, nous avons fait la dernière tentative pour télécharger les photos sur le Web, malheureusement cela n’a pas été possible, vous devrez donc attendre jusqu’à notre arrivée à Puerto Montt. En attendant, comme jusqu’à présent, nous enverrons de temps en temps des textes à Nerea pour qu’elle puisse les saisir.
Caleta Lamento del Indio
Publié le 18/04/2011
Lorsque nous avons quitté Puerto Edén pour Angostura Inglesa, le temps était couvert et brumeux. La fameuse Angostura n’a pas l’air si terrible pour un petit voilier comme nous malgré le courant contraire, mais nous avons croisé un cargo qui allait en sens inverse et qui eu la gentillesse de ralentir pour ne pas nous aborder, et quand il est passé entre les îlots on a compris la difficulté de la manœuvre, car ce n’est pas facile pour ces monstres de faire un virage à 90 degrés d’un seul coup…
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18/04/11 Angostura Inglesa
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19/04/11 Séno Iceberg
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19/04/11 Séno Iceberg
À quelques kilomètres au nord de Puerto Edén se trouve« Los Campos de Hielo del Sur ». Une fois de plus nous avons voulu essayer de nous rapprocher d’un glacier et avons décidé d’entrer dans le Seno Iceberg, même si la journée était grise. Au milieu du chemin, il a commencé à pleuvoir et un épais brouillard nous a presque fait perdre notre objectif, mais comme aucun morceau de glace ne descendait, nous avons continué… Nous avons eu beaucoup de chance, juste au moment d’arriver devant le glacier, les nuages ont laissé passer une éclaircie et le soleil est sorti !! Nous avons apprécié la vue sur le glacier dans toute sa splendeur, les couleurs, les rugissements, les éclats de glace dans l’eau, impressionnant, immense !!! Mur de glace de 70 mètres de haut, pratiquement devant notre nez !!!
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19/04/11 Séno Iceberg
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19/04/11 Séno Iceberg
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19/04/11 Séno Iceberg
Après cette excursion passionnante, chaque jour nous avons peu à peu remonté le Canal Messier, jusqu’à la Caleta Lamento del Indio dans le Puerto Inti Illimani. Ici, nous attendons les vents favorables pour traverser le Golfe de Penas, le dernier obstacle que nous avons sur le chemin de Puerto Montt.
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19/04/11 Séno Iceberg
Puerto Aguirre
Publié le 02/05/2011
L’anticyclone est enfin arrivé et nous avons pu passer le golfe de Penas. Ça a bien commencé, quand nous avons passé le contrôle du phare de San Pedro, la Marine nous a informé que le Barça avait gagné 2 à 0 à Madrid !! C’est la mondialisation et tout le reste c’est de la foutaise ! Ensuite ça ne s’est pas aussi bien passé, car le vent de sud-ouest qui devait rentrer n’est jamais arrivé et avec le vent de face et la mer très creuse ce n’était pas très agréable.
Pour finir le vent du sud-est est arrivé et surtout le soleil et le ciel bleu qui existent aussi ici !!!
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29/04/11 Caleta Saudade
01.05.11 Canal Pulluche
01/05/11 Canal Pulluche
01.05.11 Canal Errazuriz
01/05/11 Canal Errazuriz
Lors de la traversée de la baie Anna Pink un groupe de baleines nous a dépassés et nous a distraits pendant un bon moment, c’était une journée splendide !!
Les criques où nous avons passé la nuit se sont avérées très agréables, dans l’une d’elles il y avait des centaines d’oursins et d’étoiles de mer de différentes couleurs, les pierres du rivage sont roses et cela donne une impression très particulière. Malgré le soleil, le matin nous avons une température de 6º à l’intérieur et le pont est givré !
Les canaux Pulluche et Errázúriz sont très beaux bien que nous ayons vu de nombreuses fermes piscicoles, en particulier de saumon. Cela semble étrange, à Puerto Aguirre il n’est pas possible d’en acheter, mais on nous en a offert un !
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02/05/11 Puerto Aguirre Cimetière
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02/05/11 Puerto Aguirre
Puerto Aguirre sous le soleil et le ciel bleu est une ville très pittoresque avec des maisons en bois colorées dont les cheminées crachent de la fumée. L’odeur du bois qu’on avait presque oubliée fait remonter des souvenirs d’enfance.
Les petits enfants qui jouent dans le parc ont deux marques rouges sur les joues à cause du froid, les cheveux très noirs et raides, et nous regardent avec curiosité.
Le cimetière se trouve sur une petite île près du rivage, il est très original, plein de chapelles en bois peintes en couleurs et de nombreuses fleurs (en plastique). Avec les sommets enneigés en arrière-plan c’est l’occasion d’une belle photo.
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01/05/11 Puerto Aguirre
Demain, profitant du beau temps et ayant récupéré un stock de fruits, nous partirons tranquillement rejoindre Chiloé.
Marina
Quinched – Chiloé
Publié le 14/05/2011
Quel changement brutal ! Passé le golfe du Corcovado (45 milles) nous nous retrouvons dans un tout autre environnement. Partout on voit des petites fermes, des prairies avec des vaches et des chevaux, la nuit on entend les chiens aboyer. Nous restons quelques jours dans l’estuaire Pailad, d’un côté une église et l’école maternelle, de l’autre côté quelques fermes. Nous débarquons et nous pouvons acheter des haricots fraîchement récoltés, du fromage et un morceau de cochon noir fraîchement coupé en quatre, quel régal !!
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08/05/11 Estero Pailad
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08/05/11 Estero Pailad
Depuis que nous avons quitté Aguirre, nous n’avons pas pu manger de salade une seule fois !!
Nous sommes presque à la fin de cette étape et nous nous rendons compte que manger une salade ou prendre une douche chaude sans compter le temps sont des motifs de bonheur et d’optimisme, sommes-nous en train de devenir des imbéciles ?
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07/05/11 Caleta Momia
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11/05/11 Cachiyuyo
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08/05/11 Estero Pailad
Nous avons maintenant passé cinq jours dans cette marina, elle est très abritée et très belle. De là, nous sommes allés en bus à Castro, la capitale, où une cathédrale en bois classée au patrimoine mondial est impressionnante. Les palafitos, ces maisons de pêcheurs en bois construites le long du rivage sur des pieux en bois sont également intéressantes. Ici comme dans le reste de l’île, pratiquement tous les bâtiments sont en bois. Il est également frappant de voir comment les murs extérieurs sont recouverts de petits morceaux de bois placés comme s’il s’agissait d’écailles. Dans chaque maison, le dessin des pièces de bois est différent et elles sont construites une par une. Et comme elles ont aussi tendance à être de couleurs différentes, cela crée des paysages urbains très originaux.
Sur le marché, les maudits varechs (kelps) qui nous ont si souvent inquiétés sont en vente ! Le nom espagnol est cachiyuyo et une fois cuits, ils sont mis en salade ou en ragoût. Les algues d’un vert intense ressemblent une fois séchées à du papier de soie et sont exportées en grande quantité au Japon.
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11/05/11 Castro
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11/05/11 Castro
Avec une voiture de location, nous avons fait un petit tour de l’île : nous avons vu le Fort de Sant Antoni, à Ancud, construit par les Espagnols, et où ils se sont finalement rendus. Nous avons déjeuné dans le village de pêcheurs de Quemchi, où est né Francisco Coloane et qui a sûrement influencé ses récits. Nous avons aussi visité certaines des célèbres églises en bois construites il y a 200 ans par les jésuites, qui sont également classées au patrimoine mondial. Elles ne sont pas aussi impressionnantes que la cathédrale mais elles sont très plaisantes. C’est en cherchant le chemin de l’une d’elles que nous nous sommes retrouvés embourbés dans une montée, car il pleuvait, et heureusement des fermiers du voisinage sont venus nous aider et nous ont dégagés avec un 4×4 chargé de bois de chauffage. C’était un peu stressant, mais nous avons réalisé combien les gens d’ici sont facilement prêts à donner un coup de main.
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12/05/11 À la recherche de l’église de Colo
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12/05/11 Castro
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12/05/11 Ancud
William le propriétaire de la marina nous raconte qu’il s’est lassé d’un bon travail à Santiago ne lui laissant pas suffisamment de temps pour sa famille en raison de l’obligation qu’il avait de voyager. Il a donc pris la décision et le risque de quitter ce travail. Plus tard pendant les vacances, lui et sa famille sont tombés amoureux de Chiloé et ont cherché un moyen de s’y installer. En plus de la marina, il a un petit chantier naval où des bateaux en bois sont fabriqués manuellement. Il est extrêmement gentil et nous a fourni toutes les commodités. Nous étions tentés de laisser Badoc ici, mais finalement nous avons décidé de le laisser à Puerto Montt où il y a la possibilité de le laisser à terre à un prix très compétitif. Mais nous sommes tristes de quitter Quinched, nous nous sommes sentis presque comme chez nous. En tout cas, nous y reviendrons certainement en été.
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12.05.11 Colo
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14.05.11 Marina Quinched
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12.05.11 Colo
Puerto Montt
Publié le 25/05/2011
À Puerto Montt nous sommes arrivés à la fin d’une étape. Jusqu’au dernier moment nous avions hésité à nous lancer, cette étape n’a pas été facile, une étape froide et pluvieuse, une étape avec le vent de face et à contre-courant, mais ça vaut tellement la peine qu’à un moment donné on songe même à recommencer, sans blague ! Et un seul jour de soleil compense 2 semaines de pluie continue. Les paysages de massifs enneigés, les petits coins pour mouiller avec une flore exubérante parfois infranchissable, les superbes glaciers, la quantité d’oiseaux, dauphins et baleines, mollusques et algues dont beaucoup nous sont inconnus, les nuits pleines d’étoiles de l’hémisphère sud (quand elles sont visibles), la solitude dans cette immensité, tout cela a un je ne sais quoi qui fascine et engage…
Nous travaillons depuis plusieurs jours maintenant pour sortir Badoc de l’eau et bien le préparer pour l’hivernage.
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26-05-11 Sortie de l’eau de Badoc à Reloncavi, Puerto-Montt
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25-05-11 Dîner à Reloncavi, Puerto Montt
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Anniversaire d’Emma à Reloncavi
Nous sommes au Club Nautique Reloncaví, en compagnie de nos amis français. Certains, comme nous, rentrent chez eux pour voir de la famille, d’autres continuent leur chemin, d’autres restent ici une saison. Presque tous les jours, nous dînons ensemble, et nous espérons qu’à un endroit ou à un autre, un jour ou l’autre, nous nous reverrons. Hier nous avons fêté l’anniversaire de la petite Emma du catamaran Mowgli, 6 ans ! Ils partent directement en