Ovento aux Açores, été 2005

 

Trois mois de Saint Malo à Saint Malo en passant par Lisbonne, Madère et les Açores

Aperçus d’une croisière estivale pendant l’été 2005 avec Ovento, RM 1050 n° 21

Un départ fin mai 2005 de Saint Malo, le retour juste avant la mi-septembre, et entre temps, quelques bords tirés vers Lisbonne, Madère et les Ilhas Desertas, les Açores, La Coruña et Sainte Marine.

Près de 4300 milles parcourus sur le fond, 340 heures de moteur (et oui, il y a eu pas mal de calme plat, ou presque plat), 31 nuits passées en navigation, 381 jours x équipiers en mer, 24 équipiers successifs, une pointe de vitesse maximum à 11,2 nœuds et du vent jusqu’à 46 nœuds en pointe.

Derrière la sécheresse des chiffres, une très belle croisière, alternant grandes traversées de 3 à 9 jours (plusieurs équipiers découvraient le grand large), croisière côtière, mouillages forains ou parfois arrêt dans des marinas pas encore trop pleines, randonnées dans les îles pour se retrouver tranquilles, …

Les plus beaux moments, même quand ce n’était pas pour moi une découverte :

  • Lisbonne avec l’arrivée force 4 ou 5 grand largue sous le pont suspendu du 24 avril et l’ambiance de cette ville très attachante.  

  • La traversée Lisbonne – Madère au portant, départ par grand beau temps et sans vent, puis en une heure force 6 à 7, puis 4 à 7, mais souvent temps couvert, une partie de l’équipage un peu secoué, mais qui s’accrochait malgré le mal de mer  

  • L’arrivée de nuit sur la côte sud-est de Madère après avoir passé Porto Santo à la tombée de la nuit, somptueux, et un vent se renforçant sous le vent de l’île nous amenant à tirer des bords carrés le long de la côte par force 7 à 8 pour attendre l’arrivée du jour avant de rentrer dans l’étroite passe de la marina de Quinta do Lorde.  

  • Les balades dans la montagne de Madère et le long des falaises de la côte nord, des sentiers vertigineux avec des points de vue magnifiques, ou à l’extrémité est de l’île, on se croit presqu’en Afrique.  

 

Les Ilhas Desertas, à une vingtaine de milles au SE de Madère, on y a passé une après-midi et une nuit (premiers visiteurs plaisanciers depuis un an, il faut obtenir une autorisation de la direction de l’environnement, le site était en réfection pour reconstruire les bâtiments abritant les gardiens et les scientifiques). Un des plus beaux sites visités pendant ces trois mois (le RM 1050 Voiles-Magazine y est passé un mois après nous !)

La galerie photos de ce voyage 

Les Açores

  • L’île de Santa Maria première escale aux Açores en venant de Madère après 4 jours de traversée, là aussi avec un passage de force 1 (à l’abri de Madère) à force 6 en quelques minutes qui a chaviré l’estomac de certains … Une île très tranquille, une balade de la journée pour aller mouiller au pied de falaises couvertes d’anciennes terrasses avec des vignes abandonnées, au sud-est de l’île, et aussi des randonnées, entre autres à la Baía de Saõ Lourenço, avec des vues imprenables.  

  • São Miguel, où se trouve Ponta Delgada, la capitale des Açores, très européanisée, malgré de très beaux endroits dans les montagnes, en particulier le lagoa de sete cidades, à l’ouest, et le lagoa de Furnas au centre, avec les fameuses fumerolles qui permettent la cuisson de plats mijotés pendant au moins 5 heures.  

  • São Jorge, c’est sans doute l’île que je préfère (avec Flores, où nous n’avons pas pu aller cette année faute de temps) : en lame de couteau, une cinquantaine de km de long, des falaises souvent couvertes de forêts et verdure, où l’on peut voir encore les éboulements dus au tremblement de terre de 1998. Et puis les fajãs, replats au pied des falaises où se sont installés de petits villages avec des cultures comme le café, la banane, le maïs, les courges et haricots, très isolés pour la plupart jusque récemment. En particulier, nous avons pu mouiller et passer une nuit à la fajã de João Dias, au nord-ouest de l’île, à laquelle on accède uniquement par la terre grâce à un sentier escarpé de 400 m de dénivelé et où les approvisionnements se font avec des mulets, une vingtaine de maisons habitées en été et quelques-unes seulement en hiver. Mouillage par très beau temps seulement, et atterrissage sur une plage de galets un peu olé-olé ! Une autre randonnée à ne pas manquer, la fajá de la caldeira de Santo Cristo où l’on descend de 700 m d’altitude jusqu’à la mer à travers les hortensias, les pâtures, les forêts.  

  • Pico, cette année, aucun membre de l’équipage n’a escaladé le sommet du Portugal (volcan à 2352 m de haut), les conditions climatiques ne s’y prêtaient pas quand nous aurions pu le tenter, mais nous avons pu l’admirer sous toutes ses coutures, souvent bien dégagé. Et découvrir 3 mouillages que je n’avais pas encore pratiqués, en plus du port de Madalena, dont Lajes do Pico : on y trouve la première entreprise d’observation des baleines créée aux Açores par un Français déjà rencontré il y a 8 ans et qui me semble faire du bon boulot de protection et étude des cétacés açoriens. En profitant d’un temps calme et beau, nous avons pu faire le tour complet de l’île en mouillant près de 24 heures au pied de falaises boisées de la côte nord, avec une eau cristalline et du poisson pour améliorer l’ordinaire.  

  • Faial avec le grand port de Horta, qui reste la destination et surtout l’escale la plus fréquentée de l’archipel, est égale à elle-même : une marina sympa, bien remplie (mais un peu moins que l’an dernier nous a dit un des responsables), ayant presque doublé de capacité il y a 2 ou 3 ans. Le café Sport de Peter reste très (trop à mon goût) fréquenté, et il y a des endroits plus sympa à mon avis pour boire un coup. Deux balades à ne pas manquer (je les refais à chaque passage) : le volcan du Capelinhos, apparu en 1956 en mer au large de la pointe ouest de l’île (l’éruption a duré un an et a fait beaucoup de dégâts) et qui malgré des effondrements et de l’érosion a ajouté une bonne surface à l’île en s’y raccordant et en ensevelissant l’ancien phare sous plusieurs mètres de cendres et lave. Le site est très spectaculaire, dans certains endroits, on voit la végétation qui reprend pied, mais en d’autres ça reste complètement lunaire. L’autre endroit à ne pas manquer est la Caldeira (ou chaudière, c’est-à-dire le cratère) centrale à 1000 m d’altitude dont on peut parcourir la crête (mais il est maintenant interdit de descendre au fond du cratère, 400 m plus bas) et rentrer soit en stop (ça m’a permis d’être ramené à Horta par un ancien capitaine de baleinière qui nous a montré les musées qu’il a installés au premier étage de sa maison toute neuve, nous a offert un pot chez lui, et raconté un peu sa vie de pêcheur à la baleine), soit en taxi, soit en VTT (loués chez Peter, il vous y monte en camion avec les VTT) soit encore pour les plus courageux à pied (2 équipiers l’ont fait et sont rentrés au bateau à 23 h !). Enfin, si on est aux Açores la première semaine d’août, ce serait dommage de manquer la Semana do Mar, où des tas de manifestations ont lieu autour de la mer (régates de voiliers, des baleinières reconverties, concerts, expos, festival de danse …).  

  • Graciosa, une des plus petites îles, est attachante, le port actuel de Vila da Praia n’est pas protégé des vents de sud-est à est-nord-est et donc assez rouleur, mais une petite marina avec quai d’accostage est en cours de construction, seul problème, vue sa petite taille, je pense qu’il n’y aura pas moyen d’y passer la nuit.  

  • Enfin Terceira que je ne connais pas très bien en dehors de Angra do Heroísmo est un peu américanisée (une grosse base de l’armée de l’air des USA y existe depuis la dernière guerre) et semble riche. Angra do Heroísmo par contre est pour moi de loin la plus belle ville des Açores, avec dans la vieille ville une quantité de palais, églises, riches demeures, jardins, … du 16 au 18 siècle. En prime, une marina fonctionne depuis 2 ou 3 ans, pas très grande, mais sympa et très pratique, au cœur de la ville. Ça change du mouillage rouleur auquel on était abonné auparavant.

Le retour

  • La traversée retour, à 3, s’est passée sur des roulettes, mais avec du vent un peu faiblard donc pas mal de moteur (et aussi un thon de 95 cm de long, difficile à finir à 3 malgré des recettes variées !), et surtout 50 milles avant l’arrivée sur La Coruña, un arrêt brutal du moteur, du à une panne de la pompe à gazole, dont la membrane s’est révélée fendue, entraînant le remplissage progressif du carter moteur par du gazole (on en a retiré après coup 7,5 litres !) ce qui a provoqué l’arrêt du bouzin. Heureusement le vent, après 2 heures de calme plat avec une bonne houle croisée, a fini par revenir à force 2 ou 3 et nous avons pu nous amarrer sous génois seul sur un cat-way au petit matin dans la marina de Sada au fond de la baie de La Coruña. La réparation a pris une semaine, le mécano local n’a pas trouvé la panne avant plusieurs jours, mais après changement d’équipage forcé par le retard, le retour par le Golfe de Gascogne s’est bien passé, encore avec trop peu de vent (sauf au départ de Cariño où nous avons du attendre 2 jours qu’un coup de vent avec des trombes d’eau se calme un peu), mais du thon et aussi un troupeau de dauphins communs magnifique (je n’en avais pas vu ainsi aussi joueurs et sauteurs depuis un bail).  

  • Les dernières étapes, Sainte-Marine – Trébeurden, puis Trébeurden – Saint Malo ont par contre été bien ventées, surtout la dernière nuit en passant du côté des sept-îles et de Bréhat. Ça fait tout drôle de retrouver son mouillage en Rance après plus de 3 mois au loin …

Et pour conclure, un bateau tout à fait adapté à ce genre de périple, qui nous a finalement réservé peu de mauvaises surprises, même si nous avons eu quelques petits pépins et un gros, la panne moteur.

On remettra une virée de ce genre dès que possible, ça aide d’être retraité !

 

 

 

 

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