Forum AvRM

Le RM1200 n°4 Cyrano trempe ses quilles dans l'eau (très) salée de Méditerranée depuis le mois de juillet. Il est actuellement à Port-Camargue.

Quelques précisions sur le convoyage express réalisé début juillet; nous avions effectivement peu de temps disponible et l'objectif sur une dizaine de jours maxi était de passer Gibraltar et d'amener le bateau le plus loin possible dans l'est de la mer d'Alboran:

Départ de Locmiquélic dans la nuit du 28 au 29 juin, un peu précipité car les bulletins prévoient un retour du SW sur le cap Finisterre 48h plus tard. Pour l'instant, c'est de l'Est faible à modéré et c'est parfait !
Arrivée sur la zone Finisterre 2 jours plus tard et effectivement le SW 5 à 6 est bien là (histoire de se remettre un peu dans le bain). Un long bord vers l'W et cap au SSE. Nous trouvons un peu plus tard les "alizés portugais" et la nav est très agréable avec le spi la plupart du temps et une belle houle assez formée sur laquelle nous pouvons surfer un peu.
Un stop à Cascais pour passer une nuit et faire le plein de légumes et fruits que nous n'avions pas eu le temps d'approvisionner au départ.
Et suite de la descente vers le Sud ... il était temps car les fameux alizés portugais se sont transformés en vent de SW 20 à à 25 noeuds entre le cap Finisterre et Lisbonne. La descente du Portugal aurait assurément été moins confortable et moins rapide. Nous continuons donc vers le cap St Vincent, toujours au portant.
Puis un superbe déboulé sous spi plein vent arrière vers Gibraltar (dans ces cas là, on est bien content d'avoir fait le choix du spi symétrique) avec un vent fraichissant à plus de 20 noeuds; reccord de vitesse battu à 14,5 noeuds (peu de temps il est vrai avant de faire regagner au spi sa chaussette ...). Dommage qu'on n'ait pas été largue, je pense que les 16 noeuds auraient pu être atteints.
Puis Gibraltar passé au moteur et à la sortie cueillis par un bon 25 noeuds d'W qui nous poussera comme ça pratiquement jusqu'à notre arrivée à Marina Almérimar (peu avant Alméria) le dimanche 6 juillet au soir.
Soit 1160 M parcourus en 170 heures, ce qui fait une moyenne assez sympa de pas loin de 7 noeuds.

La grosse surprise concernant la nav, ça a été Gibraltar, concernant le trafic de cargos; pas tant le détroit lui-même mais les 50 M avant et après. Habitué des différents rails en Manche et pointe Bretagne et parfois dans la brume, je pensais que ce serait une simple formalité ... et bien non ! les bateaux arrivent de partout (ou à l'inverse partent dans plusieurs directions) et on peut se retrouver à couper une sorte de rail à 3 files de bateaux allant à des vitesses différentes ... j'ai trouvé ça décoiffant !

D'autres remarques en vrac:
- j'avais déjà pu apprécier à plusieurs reprises la stabilité de la nav sous pilote. J'ai poussé cette fois l'expérience un peu plus loin en laissant barrer le pilote sous spi par bonne brise, et pas loin du vent arrière: ok, quand on a atteind les 12 noeuds et que les lacets ont commencé à être un peu trop appuyés, j'ai quand même repris la barre ...!
- quelque chose que je n'avais jamais essayé, le Génois et la Trinquette en ciseaux: durant la dernière nuit, avec 25 noeuds vent AR et pas mal de houle, j'étais fatigué par mes cargos et mes équipières avaient peur de l'empannage. J'ai donc affalé la GV et installé le GN et la trinquette en ciseaux. Bateau confortable, super stable et le pilote très peu sollicité. C'est une combinaison très reposante et qui reste assez rapide.
- A Almérimar, rencontre avec Christophe, du RM1200 Harem, à l'arrivée de sa transat retour en solitaire.

Voilà, ensuite de fin juillet à maintenant, la croisière estivale habituelle, en remontant par les Baléares.
Au chapitre tout de même des grands plaisirs de nav: la traversée Sud de Minorque à Porquerolles (220 M) en 28 heures, par travers à bon plein F4-5 du début jusqu'à la fin ... de la gourmandise !

Christophe.

Merci Christophe de ce récit,

220 MN avec F 4/5 en med et en été c'est vraiment de la gourmandise !!!

Bonjour,
Pour installer la trinquette et le génois en ciseaux, tu avais sans doute tangonné le génois?
François.

Bonsoir François,

Non, et justement ça m'a surpris que ça fonctionne ausi bien sans tangonner le génois. J'avais juste pris soin d'envoyer le point de tire de l'écoute le plus loin possible sur l'avant.
Il est vrai qu'il y avait quand même pas mal de vent, ce qui me semble indispensable pour la formule non tangonné. D'ailleurs, le lendemain, peu avant notre arrivée, la houle était toujours présente mais le vent avait faibli et effectivement le génois commençait à claquer d'un bord sur l'autre dans les coups de roulis.
Christophe.